Meropée est une jeune femme pleine de vitalité. Toujours souriante, elle a un sens de l’humour très développé et adore rigoler. Elle est pratiquement toujours de bonne humeur, et les rares fois où elle se laisse aller à une émotion négative, ça ne dure pas très longtemps. Elle déteste le stress, ainsi elle est du genre à tout reporter au lendemain et à être un peu négligente. Elle adore croquer dans la vie : elle est taquine, joueuse, adore les enfants, et elle est très gourmande. L’un de ses traits de caractères principaux est sa franchise, qui est à la fois une force et une faiblesse chez elle. Elle est incapable de mentir, ce qui cause parfois des situations un peu malaisantes. Même si c’est une femme intelligente, elle est parfois un peu crédule, voire naïve, et croit facilement ce qu’on lui raconte. Elle vit selon le principe suivant : elle fait instinctivement confiance aux gens, mais une fois que sa confiance est brisée, il n’y a pas de retour en arrière possible.

Meropée est issue d’une famille normale, sans histoire, presque banale. Appartenant à la classe moyenne, elle a eu une enfance heureuse, bien inconsciente de la rébellion qui se préparait. Oui, il y eut des jours moins heureux, car même si on vivait en bon citoyen, le roi réussissait toujours à briser le bonheur de ceux qui le servaient. C’est ainsi qu’un jour, elle apprit que son père avait été assassiné sous l’ordre du roi. La raison ? Tous les gens interrogés l’ignorent. Meropée, alors âgée de quinze ans, insistait auprès de sa mère pour qu’elle harcèle les membres du gouvernement jusqu’à ce qu’elles obtiennent une réponse qui tenait la route, mais sans doute apeurée de subir le même sort que son époux, sa mère refusa. Encore aujourd’hui, Meropée lui en veut de cette lâcheté qu’elle considère comme une insulte à la mémoire de son père. Même si sa mère soutient qu’il devait simplement se trouver au mauvais endroit au mauvais moment, Meropée a la conviction personnelle qu’il s’agit d’un meurtre sans aucune raison, causé par le simple plaisir que le roi semble ressentir lorsqu’il sème la colère et la douleur… À ce moment, elle aurait pu se tourner du côté de rebelle. Simplement, elle ignorait tout de cette rébellion, et n’avait pas le courage d’assumer sa haine envers le roi en étant seule. Même si son deuil fut long, elle réussit à s’en sortir, préférant voir de l’avant plutôt que ruminer le passé. Toutefois, l’équilibre familial dans lequel elle avait toujours évolué avait complètement disparu, creusant un fossé entre elle et sa mère. Alors qu’elles avaient toujours été complices, le temps étiola peu à peu leur relation, et aujourd’hui c’est à peine si elles s’adressent la parole, d’autant plus que sa mère a refait sa vie avec un autre homme et qu’elle a eu d’autres enfants : des jumeaux, que Meropée adore mais qu’elle ne voit que très rarement.

Bref, alors qu’elle avait dix-huit ans, Meropée décida d’étudier en photographie. Certes, l’art était sans doute un domaine futile et peu utile, mais son caractère passionné et son amour pour la beauté eurent raison de sa rationalité. Elle aime ce qu’elle fait, et c’est tout ce qui compte à ses yeux. Elle préfère largement évoluer dans un domaine qui la passionne plutôt que d’aspirer à ce que les gens attendent d’elle.

Sa vie bascula lorsqu’elle avait vingt ans. En plein cours, la jeune femme s’évanouit, se réveillant quelques heures plus tard à l’hôpital. C’était la première fois qu’elle perdait ainsi connaissance sans raison, elle qui était pourtant en parfaite santé et qui n’avait aucun problème alimentaire quelconque. Mettant cela sur le compte d’un stress passager causé par ses études, elle n’en fit pas grand cas… jusqu’à ce qu’elle se réveille une seconde fois à l’hôpital. Fiévreuse, nauséeuse, elle réalisa que jamais elle n’avait été si mal. Au fil des mois, les symptômes ne firent que s’aggraver : fièvre, frissons, chutes de pression, pertes de connaissance répétitives, acouphène, nausées… Elle n’eut pas le choix de faire un suivi proche avec un médecin. Bien rapidement, ceux-ci développèrent une complicité naturelle, ce qui est une excellente chose vu tout le temps qu’ils passent ensemble. Depuis quatre ans, Meropée se fait soigner par le docteur Alve, qu’elle considère comme son meilleur ami. C’est auprès de lui qu’elle se sent le mieux, comme si par magie, il réussissait à faire disparaître son excès d’énergie qui cause tant de symptômes désagréables. Une autre personne qu’elle pourrait éprouver de la frustration car, après quatre ans de suivi médical, elle n’est toujours pas guérie et ignore tout de sa maladie. Meropée, elle, commence à apprivoiser et à accepter celle-ci, d’autant plus que ses symptômes de plus en plus fréquents lui permettent de passer plus de temps avec son docteur…