Cet endroit est l’un des préférés de Meropée, et ce depuis qu’elle est toute petite. Déjà, lorsqu’elle était enfant, elle venait ici avec ses parents pour pique-niquer, profiter du soleil et s’amuser un peu en pataugeant dans l’eau. C’est ici qu’elle a appris à nager, sous l’œil vigilant de son père qui était un professeur bien sévère. Lorsque celui-ci a été assassiné, il y a bien des années de ça, c’est ici qu’elle se réfugiait toujours lorsque sa douleur devenait insurmontable. C’est ici qu’elle venait se cacher lorsque les disputes avec sa mère ont commencé. Elle a toujours été fascinée par la beauté de ce lieu, par la perfection de la nature qui s’est imposée et qui ne s’est jamais laissée déloger, malgré les avancées technologiques. Aucune photographie ne pourrait rendre justice aux couleurs vives, au mouvement de l’eau qui dévale la cascade à une vitesse folle pour se transformer en une jolie rivière, au vacarme produit par la chute… Et, malgré tout, depuis le début de ses études en photographie, Meropée tente de capturer le moment, de mettre en valeur cet endroit chargé de tant de beauté et de souvenirs. Lorsqu’elle aura réussi, elle pourra véritablement se considérer comme une photographe accomplie.

C’est donc pour ces raisons qu’elle est aujourd’hui en ce lieu, assise à même le sol, tentant de capturer le moment par son objectif numérique. « Cello Meropée, vingt-quatre ans, étudiante en photographie. » Elle sursaute violemment, sa tête se tournant si rapidement vers celui qui a parlé qu’elle peut sentir un craquement dans son cou. Elle grimace, portant une main à sa nuque pour masser la douleur soudaine, dévisageant sans timidité le nouveau venu, qu’elle n’arrive pas à reconnaître. Son visage n’est pas totalement inconnu à la jeune photographe, simplement elle est incapable de mettre un nom sur le visage. « Vous n'auriez pas autre chose en tête par hasard. » Se levant lentement, Meropée glisse son appareil photo dans son sac, gardant un visage particulièrement inexpressif, à l’exception de ses sourcils froncés. « Est-ce que je vous connais? », demande-t-elle finalement.

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amazone

Tu goutera a mes délice avant que la flèche ne siffle
Tu baissera la tête avant que la flèche ne blesse
Tu connaitra le vertige avant que la flèche ne te fige
Le feu de ton ventre ma donnera un fille.
- Amazone / Dobacaracol -

L'eau avait ce petit quelque chose d'apaisant, mais pourtant je n'étais en aucun cas apaiser par son son. Depuis plusieurs jours j'étais en mode recrutement et il y en avait une en particulier qui m'intriguait. Une jeune brunette au corps de rêve. Non, ce n'est pas ce que je veux d'elle, non loin de là! Elle en a un c'est tout. J'ai une large impression qu'elle n'aime pas vraiment les idées du roi et j'aime bien cette idée. Vu mon accoutrement, mon statut, je devais faire atrocement attention. Si jamais jamais tard et que je me faisais démasqué et que je finissais sous la corde du roi, sous son épée. OU PIRE! Celle de Thiséas! Juste à y penser j'ai des frissons de dégoût. Mais pourtant, je l'avais tout de même suivit. Faut bien croire que j'aime prendre des risques. De toute façon, si je suis démasqué, elle n'aura pas le temps de se rendre au village, j'aurais causé sa mort avant qu'elle atteigne la forêt. Je n'ai pas envie que ça se termine comme ça et je sais très bien que cette rencontre ne se terminera pas comme ça. J'ai un sixième sens pour ce genre de chose et je sais très bien qu'elle ne supporte pas les plans du roi, peut-être préfèra-t'elle les miens ? Je sais bien que oui.

Je l'avais étrangement abordé, mais j'étais comme ça. Je la regardais droit dans les yeux, puis de haut en bas, ce regard de jugement de haut placé de la noblesse. Je passai ma langue sur mes dents, la bouche fermai et croisai son regard à nouveau. « Est-ce que je vous connais? » J'eus un rire lourd et m'approchai d'elle encore d'un pas de plus. Je retirai ma veste à fil d'or, ce vêtement que je détestais tant et le lançai au sol avant de remonter mes manches au niveau des coudes. Je m'approchai d'elle, encore. Je pris son menton entre mon index et mon pouce en la regardant droit dans les yeux. Un frisson discret me parcouru le dos et je compris. Elle était une Agrios. C'étais sur et certain qu'elle n'aimait pas les plans du roi! J'eus un large sourire et fit un pas vers l'arrière en enfouissant mes mains dans mes poches. « Denve Thésis, pour vous servir ma chère. » Et par la suite, une courbure de noble suivit d'un rire amusé. Je m'appuie contre un arbre.

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Le souffle court, Meropée observe l’étranger d’approcher dangereusement d’elle. Même si elle n’est pas nécessairement introvertie, Meropée a besoin d’être apprivoisée avant de s’ouvrir aux autres, et cet homme qui pénètre dans son environnement la laisse mal à l’aise, comme s’il violait son intimité. Cet endroit, cette activité, ce moment… tout cela lui appartient, oasis de bonheur qu’elle garde jalousement secret, et a l’impression soudaine que tout lui est arraché. Sans trop savoir pourquoi, elle en veut à ce nouveau venu de troubler l’un de ces précieux moments. Lorsqu’il enlève sa veste et s’approche encore d’elle, la jeune femme a un mouvement de recul. Mais que veut-il?! Elle a une mauvaise impression, comme si elle se sentait en danger sans pour autant faire quoi que ce soit pour s’en sortir. De toute manière, que pourrait-elle faire? Supposons qu’elle décide de s’enfuir en courant : elle est petite, ses jambes plutôt courtes ne lui permettent pas de sprinter avec une vitesse folle. L’intrus aurait tôt fait de la rattraper, et vu la stature et les muscles de celui-ci, elle sait bien qu’il pourrait faire ce qu’il veut d’elle.

Le laissant donc saisir son menton de sa main, Meropée soutient son regard, y glissant la même pointe de haine qu’elle réserve à tous ceux qu’elle juge complice du roi. Tous les nobles y passent, et, clairement, le vêtement brodé de fil d’or que vient de négligemment jeter sur le sol son compagnon lui prouve qu’il n’appartient pas à la même classe sociale qu’elle. « Denve Thésis, pour vous servir ma chère. » Elle hausse un sourcil, passablement furieuse par son attitude désinvolte. « Merci, mais je n’ai pas vraiment besoin des services d’un chevalier en armure dorée. », répond-t-elle, sarcastique. Ayant récupéré toutes ses affaires, elle hésite quant à la manière d’agir. « J’allais rentrer chez moi. Ce fut un .. plaisir ? » Clairement, il s’agit d’un mensonge. D’une part parce qu’elle n’avait aucune intention de partir, tellement elle était bien dans son cocon et ses souvenirs. D’autre part parce que rien dans son ton ou son expression faciale confirme ce présumé « plaisir » éprouvé, au contraire !

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