Tu jettes un coup d'oeil discret à ton coéquipier, pour voir si tout va bien, et tu te retiens de rire quand tu le vois aux prises avec un duo de jeunes filles qui le draguent ouvertement. Tu pourrais voler à son secours, mais il t'a volé la dernière barre chocolaté qu'il te restait, et sous ton nez, alors non. Oui, tu te venges, et c'est puéril, mais pas bien méchant. Et puis c'est un grand garçon, il sait se débrouiller tout seul - enfin, tu l'espères. Tu reprends donc le cours de tes occupations avec un sourire amusé imprimé sur les lèvres. Aujourd'hui, on vous avait confié une mission plutôt simple : patrouiller dans les bas quartiers et vérifier que tout est calme. Khan - ton coéquipier - et toi vous êtes vus assignés les commerces. C'est pas le plus calme, c'est même plutôt vivant, mais pas vraiment un coin qui craint, à part les quelques petits commerces illégaux et que vous dénichez de temps en temps, rien de bien dangereux. Bref, une mission plutôt tranquille comparée à d'habitude.

Mais tu restes tout de même vigilante, un minimum, réflex de chevalier sans doute. Tu lèves ton poignet et y regardes l'heure : 16h23. Sereï n'allait pas tarder à sortir de l'école, heureusement que tu as prévu le coup et que tu as appelé la babysitteur. Pas que Sereï ne soit capable de s'occuper d'elle-même - chose qui t'inquiète d'ailleurs, cette gamine grandit trop vite à ton goût - mais tu te sens plus rassurée en sachant qu'un adulte est avec elle, au cas ou quelque chose n'irait pas. Rapidement, ton esprit revient à ta mission : tu viens tout juste de repérer un pickpocket en pleine action et qui se dirige dans ta direction. Ni une ni deux, tu le chopes fermement par le bras et récupères d'un geste vif le portefeuilles qu'il venait de voler. De près, tu remarques que ce n'est qu'un gamin, il doit être à peine plus âgé que ta fille. Tu soupires, résignée, et le laisse partir avec une mise en garde. Décidément, tu n'auras jamais le coeur à arrêter des jeunes, sûrement trop maternelle pour ça. Ouvrant le portefeuilles, tu y découvres l'identité du propriétaire, et dans ce cas-ci, la propriétaire. Un sourire en coin, tu lèves la tête et repères facilement la victime. Si ça se trouve elle ne s'est rendue compte de rien. Doucement, tu la rattrapes et lui agites le portefeuilles sous le nez. « Tu n'as pas l'impression d'avoir perdu quelque chose ? »

Tu te baladais tranquillement dans la rue, sans trop savoir où t'allais. Au fond ta destination t'importait peu à l'heure actuelle, tu voulais juste prendre l'air. Les mains ancrées dans les poches avant de ton jean, tu farfouille un peu avant de sortir un paquet de clopes de l'une d'entre elle et un briquet de l'autre. Coinçant une cigarette entre tes lèvres tu l'allume et range tout ça avant de reprendre ta marche tranquillement, un peu perdue dans tes pensées. Un léger sursaut te prends lorsque quelqu'un vient se poster devant toi et secoue un truc sous ton nez. tu suit l'objet du regard, reculant d'un a=pas, par réflexe avant de te rendre compte que l'objet en question c'est tout simplement ton porte feuille. Tu relève les yeux vers le secoueur de porte feuille.. ou la secoueuse, ici. D'un geste tu finis par attraper l'objet et fixe la jeune femme, que tu connais, en fait. Pourquoi elle était là.. Et puis pourquoi elle avait ton porte feuille qui était fourré dans la poche arrière de ton jean surtout. « Pourquoi t'as mon porte feuille ? » Oh quelle délicatesse, ne dis pas merci surtout. Non, tu ne dis pas merci, de toute façon.

Même pas un merci. Mais tu n’y prêtes pas vraiment attention, t’as l’habitude avec elle et son caractère impossible. Elle attrape rapidement son portefeuille tandis que tu fourres tes mains dans les poches de ton jean, totalement détendue. « Oh, eh bien … je l’ai vu qui essayait de s’envoler de ta poche. Apparemment il voulait t’abandonner pour toujours ! » Ton lui sors ton sourire moqueur, mais tu sais que cette excuse ne tiendra pas longtemps avec elle, alors tu te contentes de hausser les épaules d’un air nonchalant. « Il est tombé par terre, j’l’ai ramassé, c’est tout. » Si tu couvrais le jeune délinquant ? Pas vraiment. Disons juste que tu ne trouvais pas nécessaire de donner des détails alors qu’il ne s’était rien passé. De nouveau, comme un réflex qui te fait la vie dure, tu jettes un regard à ton coéquipier, toujours en prise avec ses groupies, le pauvre. Tu reportes finalement ton attention sur la hackeuse. « Et on t’a jamais appris à dire merci ? Ou t’es allergique aux bonnes manières ? » Tu le disais pas méchamment, au contraire, tu la taquinais juste un peu. Tu t’ennuyais après tout, à juste surveiller la rue, veiller à ce qu’il n’arrive rien d’inconvenant. Mon dieu, quelle vie palpitante que celle des chevaliers !

Pourquoi être poli, à quoi ça sert les bonnes manières ? Comme si ça allait sauver la vie un jour. Tu récupères ton porte feuille avec une délicatesse que toi seule connais, c'est à dire, vite et avec la douceur d'un porte de prison. Tu le range à nouveau dans la poche arrière de ton jean et fixe la jeune femme en face de toi qui répond à ta question en se foutant un peu de toi. Comme si ça pouvait voler ces trucs. Tu arques un sourcil « Aha.. aha.. très drôle. » Elle répond ensuite franchement et reste étonnée. Ok, il a glisser, bah voyons. T'as l'air si conne que ça ou.. ? Enfin, tu ne relève pas. Au fond c'est tout à fait probable mh. Elle détourne le regard un instant et tu en profites pour fouiller tes poches avant et sortir ton paquet de cigarettes pour en coincer une entre tes lippes. Tu relève les yeux vers elle ensuite à sa questions. Elle pose sérieusement la question ? Pourtant vous avec travailler plusieurs fois ensemble. Enfin, tu suppose qu'elle te taquine et tu ne te vexe donc pas et te contente de répondre sur un ton assez calme. « Cite moi une fois ou j'ai dit merci depuis notre première rencontre ? » Tu lui souris en allumant ta cigarette. Non, les bonnes manières et toi, vous n'êtes pas faites pour vous entendre.

Tu sembles réfléchir sincèrement à la question, levant le nez, la main sur le menton, comme si tu essayais de te rappeler la dernière fois que tu as pris une crème brûlée en dessert. Et soudain, telle une illumination, tu claques des doigts façon "eurêka j'ai trouvé !". « A notre première rencontre, justement ! Tu as remercié mon coéquipier d'être aussi con pour pouvoir passer tes nerfs sur lui ! » Et tu souris, presque fière de toi. Tu t'en souviens encore de ce jour-là : tu ne t'es jamais autant amusée d'une engueulade, enfin, engueulade, c'était surtout un massacre. Le pauvre ne s'en est toujours pas remis d'ailleurs, il continue d'éviter Aleeha dès qu'il la croise. Rien que d'y penser, tu ne peux t'empêcher de rire légèrement. Tu fourres les mains dans tes poches avant de vérifier où en est ton coéquipier actuel, quand tu réalises qu'il a disparu. Bon sang, où il est passé cet énergumène ? Mais t'as pas le temps de dire "ouf" que tu sens quelqu'un se faufiler derrière toi. Ni une ni deux, tes réflexes te mènent la vie dure quand tu attrapes et coinces celui qui ose s'approcher de si près. « Pousse, pouuuusse, j'abandonne ! » Tu soupires en reconnaissant cette voix et lâche aussitôt ton prisonnier. « T'as finis tes conneries ? » Tu engueules ton coéquipier tandis qu'il se masse le bras. Comme d'habitude tu n'y va pas de main morte, t'aurais pu lui casser le bras avec à peine plus de force. Tu reportes finalement ton attention sur Aleeha et décides de faire les présentation, au point où t'en es. « Aleeha, voilà le boulet qui me sert de coéquipier pour aujourd'hui, Allen. Allen, je te présente le cauchemar de Viktor. » Ton coéquipier affiche alors un grand sourire et tend la main à la hackeuse. « Aaaah, alors c'est toi qui a remis en place cet insupportable Viktor ? J'devrais te vénérer pour ça ! » Tu lui donnes un coup de coude. Personne n'a jamais aimé Viktor, toi la première, mais il fait parti d'une famille importante, alors tout le monde fait avec.

Spoiler:

Tu la laisses réfléchir et un léger rire s'échappe de tes lèvres à sa réponse. C'est vrai, tu t'en souviens bien de ce jour là. Heureusement qu'il était aussi con pour que tu te défoule. Il faut toujours avoir un con dans son entourage, c'est utile. « C'est vrai, mais j'crois que ça a été la seule fois. » Et puis on peut pas appelé ça de la réelle politesse. Remercier quelqu'un d'être un imbécile fini c'est un peu l'humilier. Et lui, tu l'avais bien humilié ouais. Mais.. ça te fait ni chaud ni froid. Elle semble chercher quelqu'un, tu n'as pas le temps de demander qui elle attend que quelqu'un vient se faufiler derrière elle. Il est fou pour vouloir faire ça. Tu souris en finissant de te bousiller les poumons, jetant alors le reste dans un cendrier, juste à côté de toi. En vrai t'en a fumé que la moitié, mais qu'importe. Les mains à présent dans les poches tu observe la scène qui se déroule sous tes yeux, si c'est pas de l'amour vache ça. Tu ne commentes pas et relève les yeux vers Idris qui te présente son coéquipier du jour. Il est vraiment payé pour ce qu'il fait lui ? Il a l'air aussi discret qu'un mammouth dans le désert. On ne voit que lui. Le cauchemar de Viktor, elle te présente comme ça à tout le monde ou..? Au fond, ça t'amuses. Tu baisse les yeux sur la main que te tends le coéquipier en question, flemme intense de ressortir la tienne de ta poche pour la lui serrer. Vas tu faire l'effort tout de même ? Non. « Il est si difficile que ça à remettre en place, j'ai trouvé ça simple, moi. » C'est vrai, tu t'étais bien amusé à le rabaisser. « Flemme de te serrer la main, mais enchantée. » Wouh, un élan de politesse. Te sens tu réellement bien ?