Son ex-femme même ne pouvait pas se vanter de le connaître, ni même de le comprendre, parce que Drosos ne cherche jamais à se faire comprendre, il agit comme cela lui chante, sans même réfléchir aux conséquences de ses actes. Ainsi, de nombreuses personne l'ont qualifié d'illogique. Il lui arrive quelques fois de mettre plus de deux heures pour aller à son travail, car il aurait décidé de prendre des petits raccourcis, alors que son chemin habituel lui permet de se rendre à l'hôpital en vingt minutes. Il fait plus de cadeaux tout au long de l'année que lors des fêtes et des anniversaires. Il accorde plus d'importance aux petites choses qu'aux grandes. Il s'amuse, choisissant parfois volontairement de ne pas faire comme les autres pour se démarquer. Il ne donne jamais d'explications, parce qu'il pense que c'est une grande perte de temps. Il ne demande jamais d'explication, car il suppose que les gens ont de bonnes raisons de faire ce qu'ils font. Il aime amuser. C'est le genre de père qui nous rend honteux, à faire des blagues un peu vide de sens à nos copines d'école. Mais c'est aussi le père, l'ami, l'amant, le mari qui nous fait rire dans n'importe quels moments parce qu'il voudra toujours nous faire sourire. Malgré ses gestes altruistes, il est aussi quelque peu égoïste. Il pense plus à sa carrière qu'à autre chose, à son ascension sociale, au fait qu'il faille qu'il cache son don à tout le monde pour ne pas se faire tuer.

« Drosos, entre nous, c'est terminé. » Il la fixait avec des gros yeux, ne comprenant vraiment pas le sens de sa phrase. Finis ? Entre eux deux ? Et, qu'est ce que ça signifiait alors ? Il secoua un peu sa tête, et fronça ses sourcils en continuant de la regarder avec incompréhension. « Terminé ? Comment ça ? » les mots étaient sortis comme un souffle, juste assez fort pour que sa femme, à moins d'un mètre de lui l'entende. « Et Astería ? Et Línos ? » sans même lui avoir laissé le temps de lui répondre, il avait enchaîné avec ces nouvelles questions. « Qu'est ce qu'on va leur dire alors ? Une séparation est-elle autorisée ? On s'est mariée devant Pyrrha, peut-on défaire cette union ? » Il s'attardait sur des détails sans jamais poser la vraie question, la grande interrogation : pourquoi. Pourquoi voulait-elle le quitter, qu'avait-il fait de mal. Il ne demandait pas, simplement parce qu'il ne voulait pas le savoir. Elle avait toujours été sa reine, ils avaient toujours fait comme elle le voulait. Et ce n'était pas aujourd'hui qu'il allait lui refuser quelque chose.

Une séparation. C'était toujours dur. Ils étaient mariés devant Pyrrha, ils ne pouvaient plus changer ça, Elle ne l'accepterait pas. Mais ils ne vivaient plus ensemble, ne parlaient plus autant qu'avant, et en ce qui concernait leur deux enfants, ils avaient été assez grand pour décider avec qui ils voulaient aller. Astería fut confiée à son père, Línos n'avait pu faire un choix, et avait décidé de vivre chez ses deux parents, quelques jours chez l'un, quelques autres chez le second. Quand ils étaient tout les deux chez lui, il les chérissait comme s'ils étaient les plus belles et coûteuses pierres précieuses, comme s'il pouvait les briser rien quand leur parlant un peu trop fort. Bien entendu, ils étaient trop gâtés, trop chéris, mais il assumait bien les caprices de ses enfants. Il n'avait plus sa femme, il ne voulait pas risquer de perdre ces deux autres amours aussi.

Drosos n'avait pas grandi dans la richesse. Il avait fait son chemin vers la gloire, d'abord travaillant chez les commerçants, se décidant ensuite à faire quelques études durant lesquelles il rencontra sa femme, puis à la fin de ses longues études, réussit à devenir médecin. Un métier qui le plaçait haut dans la société, mais qui risquait aussi de le faire accuser de sorcier. Il prenait toutes ses précautions lorsqu'il travaillait, veillant à ne pas réussir à soigner des patients comme par magie, parce que souvent, les maladies, il les comprenait mieux que personne. Lorsqu'il analysait les prélèvement de sang, c'était comme si toutes les cellules lui criaient ce qui n'allait pas. Une infection par-ci, un corps étranger par là, et en un temps record il parvenait à remettre sur pied une personne au bord du gouffre.

Il avait découvert ça durant sa cinquième année d'étude, lorsque durant une expérience, personne n'avait trouvé la solution au problème mis à part lui. Il avait donné sa réponse à son responsable, qui l'avait regardé d'une façon i étrange que pendant un moment il avait cru qu'il avait dit une erreur. Le responsable lui avait dit que c'était correct, mais Drosos sentait que dans un coin de sa tête il notait que quelque chose clochait en lui. Petit à petit, il découvrit qu'il était un samanos. Kala, ou kako, il n'en savait rien, et ne savait pas vraiment s'il voulait le découvrir. Il ne voulait pas découvrir qu'il avait quelque part une âme sœur qui n'était pas sa femme, ou s'il était condamné à voler l'énergie de pauvres êtres qui n'avaient rien demandé.

Médecin plus que reconnu à l'hôpital, il a même réussis à devenir, grâce à ses capacités exceptionnelles et ses diagnostics rapides et toujours corrects, il a réussis à devenir le médecin officiel du roi et du reste du gouvernement, faisant alors parti d'eux.