Il n'a jamais été de ceux qui cachait ce qu'ils pensaient. Il n'avait jamais été de ceux qui mentaient à tord et à travers. Sa sincérité, qu'on pourrait presque qualifier de maladive tant il disait la vérité, n'est pourtant pas la qualité qu'on peut penser. Parce qu'il fait malheureusement parti de ceux pour qui la vérité était cruelle. Il ne cherchait pas à blesser les gens à qui il parlait, il ne voyait juste pas l'intérêt de leur cacher ce qu'il pensait. Alors, souvent, il s'attirait la haine de ceux qui se vexaient, qui n'appréciaient pas de recevoir leur quatre vérités sans qu'ils n'aient rien fait ni demandé. Et il ne faisait que hocher les épaule devant toute la haine qu'il recevait en retour, se fichant bien de l'avis de ces gens. Parce que lui, il savait bien ce qu'il valait, et il leur était largement supérieur. Arrogant ? Il ne se qualifierait pas de cette façon, il se dit simplement conscient. Conscient de ce qu'il est et de ce qu'il vaut. Il est indépendant, il aime aussi faire les choses à sa façon. Il vit seul, fait les choses seul, et ne cherche absolument pas à avoir quelqu'un qui lui traîne dans les pattes. Il aime faire les choses rapidement, sans perdre de temps, sans que quiconque ne l'en empêche en jugeant que ses actes sont complètement inconsidérés. Il est déterminé, il veut toujours atteindre ses objectifs... et ses cibles. Il ne recule devant rien, et a toujours été prêt à tout. Il ne supporte pas les injustices ni l'abus de pouvoir, même si parfois il se montre peu juste envers les gens, ce qui fait que son ennemi numéro un est le roi. Il est violent, n'hésite jamais à frapper dans le tas quand il en ressent le besoin.

Son arc était tendu. Son bras loin derrière lui avait une prise ferme sur la flèche, l'autre tenait l'arc avec détermination. Quelques secondes passèrent avant que sa cible n'apparaisse dans sa ligne de mire. Et une demi-minute plus tard, il lâcha sa flèche qui tomba pile dans le flanc de sa victime, qui, surprise, tomba à terre. Il passa son arc sur son épaule, et couru jusqu'au corps allongé, se penchant au dessus de lui tout en posant son pied dessus pour empêcher toute fuite. Il enfonça un peu plus la flèche, lui énonça tout les crimes qu'il avait commis en tant que samanos, avant de l'achever. Puis il fuit en laissant le corps là, se fichant de qui le trouverait et de ce qu'on en penserait.

Il courrait habilement entre les arbres de la forêt, essayant au maximum de ne laisser aucune trace de son passage. Rapidement, il arriva chez lui, dans les faubourgs, son arc toujours calé sur son épaule, ses flèches toujours attachées dans son dos. Chasseur. Voilà ce qu'il était. Chasseur de samanos. Mais il ne tuait jamais au hasard, non. Avant cela, il enquêtait. Il surveillait sa future victime, connaissait son emploi du temps par cœur, ses actes, ses crimes. Et une fois qu'il était bien sur que sa cible était coupable, il l'entraînait au loin pour le plonger dans une chasse malsaine où il était le chasseur et l'autre était son gibier. Il le laissait croire qu'il avait une chance de s'en sortir, le laissant courir jusqu'à la sortie de la forêt, mais il le gardait toujours sous ses yeux, toujours près de lui. Et quand le bon moment arrivait, il tirait.

Et ça, il le faisait depuis si longtemps. Si longtemps que ça en était devenu naturel, nécessaire. Il se souvenait encore du moment où ça avait commencé, quand sa sœur fut tuée par un samanos. Il avait craqué, et ignorant qui cela était, il avait tué tout ceux qui croisait son chemin, profitant du fait que les samanos mort étaient encouragés par le gouvernement. Et la culpabilité d'avoir tué des innocents était si grande qu'il avait décidé de ne plus recommencer... Sans enquêter. Et il profita de son métier de journaliste pour être au courant de tout les crimes, et d'avoir des prétextes pour enquêter, pour son propre compte, étant totalement contre les agissements du gouvernement.

Pendant quelques temps, et il ne savait vraiment pas pourquoi, il fut suivit par un chat. Il avait commencé par lui donner de petits coups de pied pour qu'il le lâche, parce qu'il n'aimait pas qu'on dérange son quotidien. Puis peu à peu il s'habitua à la présence de l'animal. Quand il sortait de chez lui, il pensait à lui donner un petit quelque chose à manger, puis une gamelle entière était déposée devant chez lui à l'intention du chat. Et finalement, il laissa entrer l'animal chez lui, l'hébergeant et le nourrissant. Lui offrant aussi un peu d'amour, devenant petit à petit cet homme froid à l'extérieur, et cet homme gaga de son chat chéri à l'intérieur de son logement.