Carmin ;
adj. : Le Carmin est le nom générique donné à un rouge foncé et vif qui vire sur le rose. Ce nom est souvent utilisé pour les descriptions du sang.
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Du rouge. Du rouge, partout. Des tâches de rouges sur les murs. Tâches écarlates sur le sol. Une montagne de cadavre. Quelque chose qui brille. Une voix.
Bientôt, Kivernisi ne sera plus rien... . Un cri. Le rouge disparait. Tout disparait. Seul le cri ne cesse pas. Un cri à en percer les tympans. Ne pas comprendre. Incompréhension totale.
Tu te réveillais alors en sursaut, des gouttes de sueur d'effroi dégoulinant sur ta joue. Ton coeur battait à mille à l'heure. Souffle irrégulier. Qu'était-ce ? Tu te le demandais. Un rêve. Un mauvais rêve. Alors un cauchemar. Tu mettais pourtant un certain temps à te remettre de tes émotions. Ce n'était pas la première fois que tu faisais ce rêve , pourtant. Tu avais soudainement chaud. Attrapant un élastique pour attacher ta chevelure d'un roux flamboyant , tu baillais. Plus question de te rendormir maintenant. Tu avais peur de refaire ce rêve.
Toi, Carmina la rousse flamboyante, l'adolescente de 15 ans, tu ne savais pas que la roue allait tourner à ton avantage. Toi, qui a été persecuté à cause de ta rousseur, ces cheveux que tu détestais tellement. Toi, que le système féodal autoritaire menaçait de te jeter au bûcher à cause de cette rousseur démoniaque. Oui c'est bien de toi que je parle.
Tu ne le sais pas encore, mais tu vas devenir l'une des instigatrices de la rébellion.
Bientôt, Kivernisi ne sera plus rien...~~~~
L'événement qui va tout déclencher, se passait un an après. Alors que tu rentrais de chez une amie, Tes cheveux cachés par un bout de tissus, tout ça pour éviter les regards mauvais des gens, une scène étrange se déroulait devant ta petite maison : Des gardes du roi discutait avec ton père et lui versait une liasse de billets, tu le savais parce que ta vue était très perçante même de là où tu étais. Ce que tu ne savais pas par contre, c'est que ta mère se faisait embarquer discrètement derrière la maison. Parce qu'elle était ce qu'on appelait "Kala".
Parce qu'elle était un danger pour le roi.. Rien qu'avec cette liasse, tu savais ce qu'il se tramait. Tu attendais que cette saleté de garde soit parti pour attraper ton père. Lui crachant toute ta haine à la figure alors qu'il restait de marbre. Ce qui suffisait à t'achever. Pour la première fois de ta vie, tu pleurais.
Des larmes de sang. Des larmes empoisonnées. Des larmes couleur carmin. Carmina.
Maman savait. Ton père tomba raide lorsque tu le regardais dans les yeux. Tu étouffais un cri d'effroi.
Je suis dangereuse. Tu prenais tes jambes à ton cou. Fuir. Il fallait que tu fuis.
Kivernisi n'aura pas ta peau.
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Tu as fuis. Sous une cape pour te cacher, tu as fuis en croyant que tu étais une meurtrière. Mais comme ton pouvoir n'était pas au maximum de sa puissance, tu ne sais pas qu'il a juste été plongé dans un évanouissement pendant deux bonnes heures. Si ton pouvoir avait été au max, tu aurais pu le tuer effectivement.
Des fruits qui te faisais de l'oeil sur les étalages. Brillants et sucrés.
J'ai faim. Tu n'avais pas d'argent sur toi. Voler ? Ne pas voler ? Tu te rapprochais de l'étalage en plein air. Tu tendais le bras et te saisissais du fruit. Comportement trop suspect.
VOLEUSE VOLEUSE ! Ne lâchant pas le fruit, tu te mettais à courir...pour t'étaler lamentablement par-terre. Le vendeur attrapa ton bras et dans la précipitation, ta capuche s'était enlevée. Rousseur apparente. Un recul inévitable.
S'il vous plait.... Ton regard croisa celui de l'inconnu. Les larmes carmins coulaient sur tes joues. L'homme s'écroula devant toi. Cri d'effroi. Tu t'enfuyais comme un agneau apeuré. Ce genre d’événement arrivait tous les jours mais tu étais toujours aussi effrayée à chaque fois...
Sauf que cette fois-ci, lorsque tu retournais dans ta cachette....
Carmina ? Prostrée dans le coin de ta cachette, tu tremblais. Quelqu'un t'avais suivi. Quelqu'un te connaissais.
Allez vous-en ! Je vais vous tuer ! Mais rien à faire. L'ombre se rapprochait. Une fille. De ton âge ou presque , semblerait-il. Tu te collais le plus possible dans le fond de ta cachette. Ce n'était pas limite si tu cracherais comme un gros félin.
Calme-toi... Je t'ai vu à l'oeuvre. Je sais ce que tu es. C'est impressionnant. La fille se rapprochait encore à petit pas. Sa voix était douce. Une part de toi voulait lui faire confiance mais l'autre te hurlait d'être méfiante.
Je suis une Kala, dangereuse ! Ma mère est morte à cause de ça... à cause de mon père ! Je le déteste ! Je déteste le roi ! La fille était maintenant face à toi. Une jolie métisse, aux cheveux noirs. Elle s’accroupissait comme pour être à ta taille. Tu la regardais dans les yeux. De la douceur. De la sincérité aussi.
Je m'appelle Kalea et je suis venue pour t'aider. Tu es juste toi. Le gouvernement n'est que pourriture. ça te dirais de rejoindre Antarsia ?